Le chiffre d’affaires de la vente des vins de Beaune 2024 : entre 13,9 et 14,4 M€ selon la méthode
Le site officiel d’Albert Bichot (communiqué post-vente) indique 13,909 M€ pour 439,5 pièces, avec un prix moyen par pièce à 31.647 € (+2,53 % vs 2023). Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) publie un prix moyen marteau de 31.540€, très proche. Des médias spécialisés font état d’un agrégat proche de 14,4 M€, différence qui tient notamment au traitement de la “Pièce des Présidents” et aux périmètres de calcul (prime, don exceptionnel). Ces écarts sont classiques d’une vente caritative où plusieurs agrégations coexistent.
À retenir : quel que soit le périmètre retenu, la 164e Vente s’inscrit dans le haut de la série malgré des volumes réduits, et surclasse nombre d’éditions antérieures (4e meilleure performance historique).
albert-bichot.com
La Pièce des Présidents : 360.000€ et +100 000€ offerts
Moment symbolique de la journée, la « Pièce des Présidents » s’est adjugée 360.000 €. Un don surprise de 100.000 € a ensuite été annoncé, portant le soutien caritatif spécifique à 460.000 €. L’enjeu dépasse le signal de marché : il rappelle la destination hospitalière des fonds collectés par l’Hôtel-Dieu de Beaune et les EHPAD des Hospices.
Classement des acheteurs : Albert Bichot confirme sa position de leader
Côté acheteurs, Albert Bichot conserve le rang n° 1. Le domaine/maison beaunois annonce 85 pièces achetées (communication officielle), quand la presse locale mentionne 85,5 pièces et un engagement financier de 4,409 M€ — l’écart s’expliquant par le comptage de demi-pièces (feuillettes). Dans un marché marqué par la vigilance, cette position confirme le rôle structurant de l’acteur historique, notamment pour la mise à disposition en primeurs auprès des particuliers et clients professionnels.
Blancs vs rouges : arbitrage en faveur du chardonnay
Fait marquant de 2024 : la hausse des blancs (+ ≈ 8 %) contraste avec la baisse des rouges (− ≈ 5,4 %) à prix moyen, une dynamique relevée par le communiqué d’Albert Bichot. Plusieurs observateurs y voient le double effet d’une rareté perçue et d’un appétit mondial pour les chardonnays bourguignons au style pur et tendu. En filigrane, on lit un message de qualité adressé par la régisseuse Ludivine Griveau et son équipe, qui ont su livrer des blancs très nets malgré une saison compliquée.
Millésime 2024 : faibles volumes, conversion bio et volatilité des prix
Sur le millésime 2024, les Hospices ont dû composer avec une météo chahutée (pluies, épisodes frais et chauds) favorisant mildiou et oïdium, d’où des rendements amputés. Particularité historique : la vente 2024 propose les premiers vins entièrement certifiés bio (conversion engagée en 2017), ce qui renforce la valeur immatérielle du millésime au-delà des quantités. Cette rareté explique une volatilité des enchères : certains lots emblématiques (Bâtard-Montrachet, Échezeaux) ont atteint des niveaux significatifs, tandis que d’autres se sont négociés plus prudemment.
Combien de pièces ? 439,5… ou 447,5 selon les décomptes
Le dénominateur varie selon les sources : les Hospices/Albert Bichot parlent de 439,5 barriques (avec 321 pièces de rouge et 177 pièces + 3 feuillettes de blanc), alors que plusieurs médias évoquent 447,5 pièces. Dans une vente où figurent feuillettes (demi-pièces) et lot caritatif, le format et la méthode de comptage créent des écarts d’agrégation. Sur le fond, le message demeure identique : offre réduite, pression haussière modérée sur les prix moyens.
Comparaison 2023/2024 : un palier moins haut mais des prix moyens soutenus
L’édition 2023 avait culminé à 23,28 M€ (hors prime acheteurs), niveau exceptionnel pour la série. En 2024, le total s’établit juste sous 14,5 M€ selon certains médias, ≈ 13,9 M€ selon les Hospices. Le prix moyen par pièce monte légèrement (≈ +2,5 %), preuve d’une demande résiliente dès lors que la qualité est au rendez-vous, notamment en blanc. En revanche, la déflation des volumes (récolte 2024) limite mécaniquement la masse des adjudications.
Ce que disent les prix phares de la vente des vins de Beaune 2024
Parmi les enchères-signaux, la presse cite un Bâtard-Montrachet autour de 355.000 € et un Échezeaux grand cru à 175.000 € (hors prime), niveaux qui cadrent la stature des crus emblématiques dans un contexte d’offre restreinte. Ces marqueurs confirment que, sur le très haut de gamme, l’appétence reste vivace, même lorsque le volume global recule.
Lecture de marché : quatre messages-clés
- 1) La demande internationale reste là, mais sélective. Les acheteurs arbitrent davantage entre cuvées et couleurs, avec une prime au blanc sur 2024. Le haut de gamme tient ses positions.
- 2) L’offre raréfiée a servi de plafond au total d’adjudication, sans empêcher la progression du prix moyen. Le marché accepte de payer la qualité, moins l’abondance.
- 3) La dimension caritative demeure un moteur d’engagement, comme l’illustre la Pièce des Présidents et le don additionnel.
- 4) La bascule “bio” des Hospices de Beaune ajoute un atout de réputation aux millésimes à venir — un argument fort pour les acheteurs sensibles aux pratiques viticoles.
Le rôle d’Albert Bichot : animateur historique et passerelle vers les particuliers
Au-delà du classement 2024 (≈ 85–85,5 pièces, 4,41 M€), la maison Albert Bichot joue un rôle de démultiplicateur : elle fait entrer la Vente dans le quotidien de nombreux amateurs via des offres « primeurs » permettant d’acheter une ou quelques bouteilles issues des cuvées des Hospices, vinifiées et élevées par ses équipes. Ce canal démocratise un rendez-vous longtemps réservé aux professionnels, sans dénaturer l’ADN caritatif de l’événement.
En perspective : que retenir pour 2025 ?
Si 2024 a été moins spectaculaire que 2023 en masse, l’édition aura validé plusieurs tendances : consolidation des prix moyens, appétit pour les blancs, intérêt intact des grands acheteurs et attractivité internationale de la marque « Hospices de Beaune ». Pour 2025, la trajectoire dépendra des conditions de culture et des équilibres entre couleurs ; mais la confiance demeure, portée par la conversion bio achevée et par une stratégie d’allocation de plus en plus fine.